Historique de Saint-Jean-Rohrbach
Du moyen Age à la Révolution
Les premières traces de Saint-Jean-Rohrbach apparaissent en 1360, dans l’histoire religieuse, dans une liste de paroisses dans lesquelles des impôts ecclésiastiques sont levés. À cette époque les terres de Lorraine ne formaient pas un tout homogène mais s’avéraient être un véritable puzzle de petits états imbriqués les uns dans les autres, partagés principalement entre le duché de Lorraine, l’évêque de Metz, le Pays messin, le duché de Luxembourg, le duché de Bar et une pléiade de petites seigneuries.
Jusqu’à la révolution de 1789, le village est légué puis partagé entre plusieurs familles de seigneurs.
À l’époque, les métiers exercés sont ceux de cultivateurs, menuisiers, charrons, forgerons, maréchaux-ferrants, tisserands, meuniers ou miniers.
De la Révolution à l'entre-deux guerres
Après la révolution et durant le 1er empire, les cantons sont réorganisés sur de nouvelles bases géographiques et Saint-Jean-Rohrbach passe dans le canton de Sarralbe, avec les autres communes qui en font encore partie aujourd’hui.
C'est dans cette période que 3 hommes originaires de Saint-Jean-Rohrbach vont marquer l'Histoire de leur empreinte : les généraux Jean-Baptiste ÉBLÉ, Pierre-Agathe HEYMÈS et Charles ÉBLÉ (voir la page Les personnages célèbres)
En 1871, après la défaite française lors de la guerre de 1870, Saint-Jean-Rohrbach ainsi que toute l’Alsace et la Moselle sont cédés et rattachés à l’Allemagne.
Il faut l’Armistice de 1918 pour que Saint-Jean-Rohrbach retrouve à nouveau son statut de commune française. 17 hommes de la localité moururent aux combats au cours de cette 1ère guerre mondiale.
L'entre-deux guerre et la seconde guerre mondiale
Durant l’entre-deux guerres, compte-tenu de la position stratégique de notre région et face à la menace de l’Allemagne du chancelier HITLER, Saint-Jean-Rohrbach fait partie du dispositif de la ligne Maginot et accueille le 174e RMIF (Régiment de Mitrailleurs d’Infanterie de Forteresse). Malheureusement l’offensive allemande de juin 1940 parvient à percer la ligne Maginot après des batailles intensives tout autour de la localité (on estime à plusieurs centaines de tonnes, le nombre d’obus qui ont été tirés par les allemands le 14 juin 1940 sur les massifs forestiers environnants). Dès la déclaration de guerre en septembre 1939 la population fût évacuée en Charente, à Ségonzac, et les familles de mineurs du village avait été envoyées, elles, sur Monceaux-les-mines et Marisy, en Saône-et-Loire.
Après l’armistice du 22 juin 1940, signée par le Maréchal PÉTAIN, les évacués revinrent au village pour reprendre une vie « normale ». Malheureusement les événements sur les différents fronts, ainsi que les actions de la Résistance, allaient faire que l’occupant se montrait de plus en plus véhément avec la population. Dès 1941, plusieurs jeunes allaient être enrôlés de force dans l’armée allemande, ce sont ceux que l’on appellera les « malgré-nous ». Et en 1943 quelques 328 personnes seront arrêtées à Saint-Jean-Rohrbach et déportées en Silésie ou dans le Sudetenland.
C’est finalement le 22 novembre 1944 que les américains sont entrés dans Saint-Jean-Rohrbach pour libérer le village de l’envahisseur. Malheureusement pour faire fuir l’armée allemande, l’US Army avait dû employer toute son artillerie et son aviation pour bombarder les positions ennemies, ce qui a causé de graves dommages aux habitations.
Les personnes qui avaient été déportées rentrèrent au village en septembre 1945.
Au final, 27 habitants décèderont durant la seconde guerre mondiale (soldats morts au front, « malgré-nous », déportés, décédés en évacuation).
Le village se verra remettre la Croix de guerre avec Étoile d’argent le 1er juillet 1948 par Max LEJEUNE, secrétaire d’État aux Forces armées, en ces termes : « Village de Lorraine durement éprouvé qui a perdu 12 de ses fils et dont plus de 50 % des habitations ont été détruites. Malgré ses souffrances la population de Saint-Jean-Rohrbach a conservé au cours de la guerre un admirable moral et a déployé une très belle activité de résistance dont témoigne le nombre de ses enfants déportés et expulsés ».